Marseille, vivante, indomptable, intensément locale. Pour qui sait sortir du cliché, la ville offre une autre lecture : celle d’un peuple qui vit dehors, parle fort, aime profondément sa mer, son quartier, sa table. Explorez Marseille comme un Marseillais, entre criques secrètes, apéros partagés, routes panoramiques et cabanons les pieds dans l’eau.

 Dormir à deux pas de la mer : hébergements secrets autour de l’hippodrome

Pour vous installer confortablement tout en vivant Marseille comme un local, privilégiez les quartiers résidentiels à proximité de l’hippodrome Borély, entre plages, jardins et authenticité. Voici quelques perles rares à découvrir :

• Hôtel 96 (Quartier Bonneveine) 140 - 170€ - Niché dans une ancienne bastide entre mer et colline, cet hôtel familial à l’esprit boutique offre un jardin luxuriant et une piscine. Ici, tout est pensé pour se détendre après une journée d’exploration – loin de l’agitation mais proche de tout.
• Maison Montgrand Vieux-Port (à 15 min de l’hippodrome) 120 -150€- Un havre de paix dans une cour secrète du centre-ville. Mention spéciale pour sa maison d’hôtes annexe à proximité du parc Borély, qui conjugue design, intimité et verdure, idéale pour se sentir Marseillais l’espace de quelques nuits.
• Chez Jean-Louis & Véro (Airbnb) - 110 - 130€ -Un appartement tout confort dans une maison d’architecte avec jardin, à deux pas de l’Escale Borély. Les hôtes, passionnés de la ville, vous souffleront leurs bons plans sur un plateau.

Vue sur le 8ème arrondissement

Lieux confidentiels à explorer comme un vrai Marseillais

Voici une sélection de coins adorés des locaux, souvent ignorés des guides classiques :

• Le quartier des Goudes, à l’extrême sud de la ville, où la route s’arrête et la Méditerranée commence. Dînez chez Chez Paul ou La Baie des Singes, deux institutions, les pieds dans l’eau, entre cabanons et horizon infini.
• La Calanque de Callelongue, accessible à pied depuis les Goudes, est un joyau brut, sans plage mais avec un charme fou. Parfait pour une sieste à l’ombre des pins.
• Le Vallon de la Jarre, version mini des Calanques, apprécié pour sa discrétion. Apportez un pique-nique, une nappe, et admirez le ballet des goélands.
• Le Parc Pastré, immense domaine arboré entre la mer et les collines, regorge de sentiers secrets, de vestiges de bastides et de coins ombragés où les familles marseillaises pique-niquent le dimanche.
• Le Bar de la Marine (Vieux-Port) : mythique, certes, mais prisé des locaux à l’apéro. Commandez un pastis, observez les pêcheurs, et écoutez les conversations. Vous êtes chez vous.
• Le quartier du panier Ruelles étroites, linge aux fenêtres, volets turquoise, street-art à chaque coin de mur. On y croise des artistes, des enfants, des mamies qui vous saluent sans vous connaître. Arrêtez-vous à la place des 13 Cantons, lisez un vieux Pagnol, entrez dans une boutique artisanale, puis laissez-vous porter jusqu’à la Vieille Charité, joyau baroque caché dans ce labyrinthe urbain.

Le Panier

L’âme marseillaise dans l’assiette – selon vos envies

Envie de poisson & produits de la mer

• Chez Aldo (Les Goudes) : institution du poisson grillé, dorades, loups, fritures. Environ 40–60 € par personne.
• Chez Fonfon (Vallon des Auffes) : bouillabaisse réputée, ambiance chic et authentique. Comptez 60–75 €.
• L’Épuisette (1 étoile Michelin) : cuisine marine gastronomique, cadre exceptionnel sur la mer. À partir de 90 €.
• Tuba Club (Les Goudes) : spot stylé avec vue, assiettes iodées & cocktails. Environ 70–90 €.

Envie de cuisine provençale

• Chez Étienne (Le Panier) : pizza au feu de bois, daube, ambiance populaire. 25–35 €.
• Chez Madie Les Galinettes (Vieux-Port) : cuisine maison provençale, terrasse animée. 35–45 €.
• Chez Paulette (Plage du Prophète) : panisses, soupe au pistou, pieds dans le sable. Environ 20–25 €.
• La Boîte à Sardine (Réformés) : produits frais et plats du jour, esprit bistrot local. 35–40 €.

Envie d’ambiance conviviale et locale

• Le Chalet du Parc (Borély) : guinguette urbaine au cœur du parc, grillades et jazz. 25–35 €.
• Chez Yassine (Noailles) : couscous, briks, citronnade maison. Très copieux pour 12–18 €.
• Bar de la Marine (Vieux-Port) : pastis et tapas dans un décor mythique. 8–15 €.
• Four des Navettes (Saint-Victor) : biscuits à la fleur d’oranger à rapporter. Sachet entre 5 et 8 €.

Vivre l’Escale Borély : paddle, farniente et apéro local

L’un des coins favoris des Marseillais pour prendre le temps, entre plage et dolce vita.

• Commencez la journée avec un café-croissant chez Coco & Nuts, cabanon de plage tendance (6–8 €).
• Louez un paddle pour une heure de glisse douce le long des plages du Prado (15–18 €).
• Déjeunez aux Halles de Borély ou au P’tit Jardin, pour une cuisine fraîche et simple en bord de mer (20–25 €).
• En fin de journée, direction le rooftop du Sport Beach pour siroter un cocktail face au soleil couchant (10–14 €).

Activité à ne pas manquer : la location de bateau entre amis

Pour vivre la Méditerranée comme les Marseillais, rien ne vaut une journée en mer :

• Location de bateau avec ou sans permis depuis la Pointe Rouge (nous conseillons ! pour partir dans les calanques (à partir de 90–120 € la demi-journée).
• Possibilité de longer les calanques, de plonger dans des criques désertes, de pique-niquer en mer.
• Prévoir glacière, musique douce, masque et tuba. Sensation de liberté garantie.

L'incontournable de l'été : La Cabane des Amis

Véritable repaire estival, La Cabane des Amis est une institution de bord de mer où se mêlent musique, coucher de soleil et dolce vita marseillaise.

• Située en front de mer, à côté des plages du Prado.
• Ambiance festive, guinguette chic, DJ sets les pieds dans le sable.
• Cocktails entre 8 et 12 €, tapas maison à partager.
• Arrivez tôt pour une place sur les transats ou réservez en ligne pour les grandes tablées.
• Ouverte seulement de mai à septembre : le lieu à ne pas rater pour vivre Marseille l'été.

 Les activités préférées des Marseillais

Marseille se vit dehors, en tribu, entre amis. Voici ce que les locaux font vraiment, une fois le travail terminé.

• La pétanque : sur l’esplanade du Vallon des Auffes, au Parc Borély, ou au Palais Longchamp. Matchs improvisés, verres posés sur le banc, accent qui chante.
• Le vélo : appli Le Vélo (1,50 €/30 min) pour longer la Corniche ou grimper à Notre-Dame.
• L’apéro en crique : rosé frais, olives, pain de campagne, entre amis à Callelongue ou à Malmousque.
• Les matchs au Vélodrome : même sans être fan, assister à un match de l’OM (20–80 €) est une expérience sensorielle.
• Les marchés du week-end : Noailles, Plaine, Cours Julien, Prado… selon l’envie et la saison.
• Le snorkeling dans les calanques : masque, tuba, et départ depuis Sormiou ou Morgiou.

Route de la Gineste : entre garrigue et Méditerranée

• Prenez la route en fin de journée pour une lumière dorée sur les falaises.
• Halte au col de la Gineste pour une vue à couper le souffle.
• Marchez vers le plateau de Carpiagne pour le calme absolu.
• Terminez à Cassis, dans la calanque de Port-Miou ou sur le port pour l'apéro.

Derniers conseils "à la Marseillaise"

• Laissez la montre. Ici, l’heure est dictée par la lumière et le chant des cigales.
• Écoutez, observez. Les conversations de comptoir sont parfois plus utiles qu’un guide.
• Vivez dehors. Apéro sur les rochers, pique-nique en crique, baignade sans serviette.

Rencontres marseillaises : ces visages qui font battre la ville

Marseille ne se raconte pas qu’en paysages, ni en adresses. Elle s’incarne dans ceux qui y vivent, qui y parlent fort, qui y rient en terrasse, qui vous racontent un quartier comme on raconte une fable. Car ici, chaque rencontre est un fragment d’âme locale.

Le pêcheur du Vieux-Port et sa dorade qui valait un lever de soleil

Il est 6h45. L’ombre de l’Ombrière se reflète encore sur l’eau, et les pêcheurs ont déjà tout installé. Sardines qui brillent, congres aux dents acérées, dorades encore ruisselantes. Un jeune touriste hésite, s’approche et demande une dorade "pas trop grosse". Le pêcheur, bonnet bleu, regard salé, lui répond sans détour :

« T’achètes pas un poisson. T’achètes mon calme de 5h du matin en mer, l’odeur du gasoil, le clapot de la coque, et le silence qui va avec. Elle a tiré fort, celle-là. »

Le client repart avec sa dorade… et une histoire à raconter. À Marseille, le poisson a toujours un goût d’aventure.

Mémé du Cours Julien et sa tapenade qui guérit tout

Sur le marché bio du mercredi au Cours Julien, tout le monde connaît Jeanne. Elle vend de la tapenade, des herbes de la garrigue et des navettes à la fleur d’oranger. Mais surtout, elle connaît la ville mieux que Google Maps. Elle vous dit où manger selon votre humeur, où nager sans touristes, où regarder le coucher de soleil sans un bruit.

« Marseille, c’est pas une carte, c’est une oreille. Faut écouter. Écouter les pierres, les parfums, les silences… »

On ne repart jamais les mains vides de son étal. Ni le cœur.

Les joueurs de pétanque du parc Borély : les philosophes du cochonnet

Ils sont là tous les après-midi d’été, à l’ombre des platanes. Des boules cabossées, un pastis posé sur la chaise pliante, des blagues qui fusent. La pétanque ici, c’est du sérieux… mais surtout une façon de vivre.

Un jour, un promeneur leur demande :

« C’est quoi la règle pour gagner ? »

Le plus ancien lui répond en souriant :

« Gagner ? C’est rester là, au soleil, avec les copains, pendant que les autres courent après la vie. »

Marseille, c’est ça. Un état d’esprit plus qu’une destination.



En marchant dans les pas des Marseillais, on comprend vite pourquoi ils portent leur ville dans le cœur comme une promesse. Marseille n’est pas juste belle — elle est fière, entière, vibrante, parfois brute mais toujours vraie. Elle explose de vie, d’accents qui chantent, de rires qui fusent, de regards qui racontent. Protégée par la Bonne Mère, bercée par la mer, elle bouleverse autant qu’elle fascine. Marseille, on ne l’admire pas de loin : on l’aime de près, viscéralement. Parce qu’ici, chaque coin de rue bat au rythme d’un peuple qui vit fort, qui vit vrai.